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Lorsque l’on évoque le souvenir des salles de classe d’autrefois, il est difficile de ne pas penser au bruit caractéristique d’une craie qui crisse sur un tableau noir.
Ce son, si particulier, a le don de nous faire grincer des dents et provoque souvent un frisson désagréable le long de notre colonne vertébrale.
Mais pourquoi ce crissement est-il si insupportable à nos oreilles ?
C’est ce que nous allons tenter d’expliquer dans cet article, en passant en revue les différentes théories qui ont été avancées pour tenter de percer le mystère de ce phénomène sensoriel surprenant.
Les caractéristiques acoustiques du crissement de la craie sur le tableau : la clé du mystère ?
Le son produit par le crissement d’une craie sur un tableau noir peut être analysé d’un point de vue acoustique pour tenter de comprendre pourquoi il provoque une telle réaction chez l’auditeur.
D’une part, il faut noter que ce son présente une fréquence élevée, souvent comprise entre 2 000 et 4 000 hertz. Cette plage de fréquence correspond à celle des bruits aigus et stridents, qui sont généralement perçus comme désagréables par l’oreille humaine.
De plus, le crissement de la craie sur le tableau présente une intensité sonore importante, qui peut atteindre jusqu’à 100 décibels, soit un niveau comparable à celui d’un marteau-piqueur ou d’une alarme incendie. Cette combinaison de fréquence et d’intensité élevées contribue à rendre ce son particulièrement pénible pour nos oreilles.
D’autre part, le crissement de la craie sur le tableau est caractérisé par une irrégularité dans la production du son. En effet, la craie glisse et bute sur la surface rugueuse du tableau, générant des vibrations qui sont transmises à l’air ambiant sous forme d’ondes sonores. Ces vibrations sont produites de manière chaotique et imprévisible, ce qui rend le bruit encore plus désagréable à nos oreilles, habituées aux sons réguliers et harmonieux.
La sensibilité de l’oreille humaine aux sons aigus : une explication biologique
Il est possible de chercher une explication au caractère insupportable du crissement de la craie sur le tableau dans la biologie de l’oreille humaine et plus précisément dans la manière dont celle-ci perçoit les sons aigus.
- L’oreille externe : L’oreille externe est composée du pavillon et du conduit auditif externe, qui servent à capter les ondes sonores et à les diriger vers l’oreille moyenne. Le pavillon, en particulier, est conçu pour amplifier les sons de haute fréquence, ce qui peut expliquer pourquoi nous sommes particulièrement sensibles aux sons aigus comme celui produit par le crissement de la craie sur le tableau.
- L’oreille moyenne : L’oreille moyenne est composée de trois petits os, appelés les osselets, qui transmettent les vibrations sonores de l’oreille externe à l’oreille interne. Les osselets agissent comme un système de leviers qui amplifie les vibrations sonores, permettant à l’oreille interne de percevoir des sons de faible intensité. Toutefois, cette amplification est plus importante pour les sons de haute fréquence, ce qui rend notre oreille encore plus sensible aux sons aigus.
- L’oreille interne : L’oreille interne est composée de la cochlée, un organe en forme de spirale rempli de liquide, qui transforme les vibrations sonores en signaux électriques qui seront transmis au cerveau par le nerf auditif. La cochlée est tapissée de cellules ciliées, dont la longueur et la forme varient en fonction de leur position le long de la spirale. Les cellules ciliées situées à la base de la cochlée, qui sont plus courtes et rigides, sont particulièrement sensibles aux sons de haute fréquence, comme le crissement de la craie sur le tableau.
Ainsi, la sensibilité accrue de l’oreille humaine aux sons aigus pourrait expliquer, en partie, la réaction que nous avons face au crissement de la craie sur un tableau noir.
Les réactions émotionnelles et cognitives face au crissement de la craie sur le tableau
Outre les caractéristiques acoustiques du son et la sensibilité de l’oreille humaine aux sons aigus, le crissement de la craie sur le tableau peut provoquer des réactions émotionnelles et cognitives qui contribuent à le rendre insupportable.
Sur le plan émotionnel, on peut noter que le crissement de la craie sur le tableau est souvent associé à une situation de stress, comme celle vécue par un élève qui doit résoudre un problème difficile ou un enseignant qui fait face à une classe turbulente. Cette association entre le son désagréable et un contexte stressant pourrait renforcer notre aversion pour ce bruit.
Sur le plan cognitif, le crissement de la craie sur le tableau est un son distrayant, qui capte notre attention et perturbe notre concentration. Cette distraction peut être particulièrement gênante dans un contexte scolaire, où l’attention des élèves est mobilisée par l’apprentissage et la compréhension de nouvelles notions. Ainsi, l’aspect perturbant du crissement de la craie sur le tableau pourrait contribuer à notre aversion pour ce son.
Enfin, il est important de prendre en compte le rôle du conditionnement culturel et de l’influence de l’environnement social dans notre perception du crissement de la craie sur le tableau. En effet, notre réaction face à ce bruit pourrait être en partie due à la manière dont nous avons été éduqués et socialisés à réagir à ce type de sons.
Dans notre culture occidentale, le crissement de la craie sur le tableau est souvent considéré comme un bruit désagréable, voire insupportable. Cette perception est renforcée par les représentations véhiculées par les médias et la culture populaire, qui dépeignent souvent ce bruit comme étant extrêmement dérangeant. Ainsi, nous avons tendance à intérioriser cette représentation et à adopter une attitude de rejet face au crissement de la craie sur le tableau.
Par ailleurs, l’influence de l’environnement social est à prendre en compte dans notre réaction face à ce son. En effet, si nous observons les personnes qui nous entourent réagir négativement au crissement de la craie sur le tableau, nous sommes plus enclins à adopter une attitude similaire. Ce mimétisme social peut ainsi renforcer notre aversion pour ce bruit.
Il est intéressant de noter que notre réaction face au crissement de la craie sur le tableau pourrait varier en fonction de notre culture d’origine et de notre environnement éducatif. Par exemple, dans certaines cultures où le tableau noir et la craie sont moins utilisés, les individus pourraient être moins sensibles à ce bruit ou même ne pas le percevoir comme désagréable.
De même, au sein d’un environnement éducatif où les enseignants utilisent d’autres méthodes pédagogiques et où le crissement de la craie sur le tableau est moins fréquent, les élèves pourraient être moins dérangés par ce son.
Le crissement insupportable de la craie sur un tableau est un phénomène complexe et multifactoriel, qui résulte de la combinaison de facteurs acoustiques, biologiques, émotionnels, cognitifs et culturels.
Si ce bruit nous fait grincer des dents et nous hérisse le poil, c’est parce qu’il sollicite notre oreille de manière intense et désagréable, provoque des réactions émotionnelles et cognitives négatives, et s’inscrit dans un contexte culturel et social qui renforce notre aversion pour ce son.
Ainsi, pour éviter de souffrir du crissement de la craie sur le tableau, il peut être utile de prendre conscience de ces différents facteurs et d’adopter des stratégies pour les contrer, comme l’utilisation de tableaux blancs et de feutres effaçables, qui produisent des sons moins aigus et moins perturbants pour nos oreilles et notre cerveau.