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Le torticolis est un problème de santé courant et souvent bénin, mais qui peut parfois révéler des troubles plus graves ou engendrer des complications s’il n’est pas pris en charge à temps.
Nous nous proposons de fournir une information exhaustive et rigoureuse sur ce mal de cou bien connu mais encore mal compris, en abordant ses causes, ses symptômes, ses traitements et les moyens de prévention.
Le torticolis : qu’est-ce que c’est ?
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de définir précisément ce qu’est le torticolis, afin de mieux appréhender par la suite ses causes, ses manifestations et les différentes approches thérapeutiques.
Le torticolis désigne une contraction involontaire et douloureuse des muscles du cou, qui entraîne une inclinaison ou une rotation de la tête sur un côté. Il existe différents types de torticolis, dont les deux principaux sont le torticolis aigu et le torticolis spasmodique.
- Le torticolis aigu, appelé torticolis simple ou torticolis du dormeur, est le plus fréquent et le moins grave. Il est généralement provoqué par un faux mouvement, un effort mal coordonné, une mauvaise posture ou un coup de froid. Il se résorbe en quelques jours avec un traitement adapté et des mesures d’hygiène posturale.
- Le torticolis spasmodique, ou torticolis dystonique, est moins répandu mais plus sévère. Il est dû à une contraction anormale et persistante des muscles du cou, sans cause mécanique apparente. Il peut être d’origine neurologique, orthopédique, infectieuse ou psychogène, et nécessite un suivi médical spécialisé pour en déterminer la cause et mettre en place un traitement approprié.
Les causes du torticolis : un éventail varié
Les causes du torticolis sont multiples et diverses, et peuvent être d’ordre mécanique, neurologique, infectieux ou psychogène. Passons-les en revue pour mieux les comprendre et les identifier.
- Les causes mécaniques : le torticolis aigu peut résulter d’un faux mouvement, d’une mauvaise posture prolongée (assis, couché ou debout), d’un effort mal dosé ou d’un traumatisme (choc, coup, entorse). Il peut être provoqué par une arthrose cervicale, une hernie discale ou une inflammation de la colonne vertébrale (spondylarthrite ankylosante).
- Les causes neurologiques : le torticolis spasmodique peut être lié à une dystonie (trouble du mouvement caractérisé par des contractions musculaires involontaires), une maladie de Parkinson, une tumeur cérébrale ou un accident vasculaire cérébral (AVC). Dans ces cas, le torticolis est souvent associé à d’autres symptômes neurologiques, comme des tremblements, des troubles de l’équilibre ou de la coordination.
- Les causes infectieuses : le torticolis peut être provoqué par une infection des voies respiratoires supérieures (rhume, pharyngite, laryngite), une otite, une sinusite, une méningite ou un abcès au niveau du cou. La douleur est alors souvent accompagnée de fièvre, de maux de tête ou de troubles digestifs (nausées, vomissements).
- Les causes psychogènes : le torticolis peut avoir une origine psychologique, notamment chez les personnes souffrant de stress, d’anxiété, de dépression ou de troubles somatoformes (symptômes physiques sans cause organique décelable). Dans ce cas, le torticolis est souvent récurrent et résistant aux traitements médicamenteux classiques.
Les symptômes du torticolis : reconnaître les signes
Le torticolis se manifeste généralement par une douleur et une raideur du cou, accompagnées d’une inclinaison ou d’une rotation de la tête sur un côté. Cependant, d’autres signes peuvent être présents selon le type et la cause du torticolis. Découvrons-les ensemble.
Le torticolis aigu se caractérise par :
- Une douleur intense et soudaine dans la nuque, qui peut irradier vers l’épaule, le haut du dos ou le bras;
- Une difficulté à bouger la tête, avec une limitation des mouvements de rotation et d’inclinaison;
- Une sensation de raideur et de tension musculaire;
- Une tuméfaction ou une contracture palpable au niveau du muscle affecté (sterno-cléido-mastoïdien, trapèze, scalène).
Le torticolis spasmodique présente des symptômes plus complexes et variés, tels que :
- Une douleur plus diffuse et persistante, qui peut s’aggraver avec le temps;
- Des mouvements anormaux et involontaires de la tête (tremblements, secousses, déviations);
- Une asymétrie faciale, avec un affaissement ou un plissement d’un côté du visage;
- Des troubles de la déglutition, de la parole, de la vision ou de l’audition, selon les muscles impliqués;
- Des signes neurologiques associés, comme des troubles de la coordination, de l’équilibre, de la sensibilité ou de la motricité fine.
Torticolis : comment le traiter et le prévenir ?
La prise en charge du torticolis dépend de sa cause, de sa gravité et de ses conséquences sur la qualité de vie du patient. Il est donc essentiel de consulter un médecin pour établir un diagnostic précis et choisir le traitement le plus adapté. Par ailleurs, des mesures préventives peuvent être mises en place pour éviter l’apparition ou la récidive du torticolis.
Les traitements du torticolis aigu ont pour objectifs de soulager la douleur, de relâcher les muscles contractés et de restaurer la mobilité du cou :
- Le repos et la chaleur locale (bouillotte, coussin chauffant) peuvent être efficaces pour diminuer la douleur et favoriser la détente musculaire ;
- Les médicaments antalgiques et anti-inflammatoires (paracétamol, ibuprofène) sont souvent prescrits pour réduire l’inflammation et améliorer le confort du patient ;
- Les décontractants musculaires (myorelaxants) peuvent être utiles pour relâcher les muscles et faciliter les mouvements du cou ;
- La physiothérapie, la massothérapie et les étirements ciblés sont recommandés pour améliorer la souplesse et la résistance des muscles du cou ;
- La rééducation posturale et les exercices de renforcement musculaire peuvent prévenir les récidives et les complications à long terme.
Les traitements du torticolis spasmodique sont plus complexes et doivent être adaptés à chaque cas :
- La prise en charge médicamenteuse (anticholinergiques, antispasmodiques, benzodiazépines) est souvent nécessaire pour contrôler les symptômes et améliorer la qualité de vie ;
- Les infiltrations de toxine botulique (Botox) sont parfois proposées pour bloquer les contractions musculaires involontaires et soulager la douleur ;
- La neurostimulation transcutanée (TENS) et la stimulation magnétique transcrânienne (SMT) peuvent être envisagées pour moduler l’activité des nerfs et des muscles impliqués dans le torticolis ;
- La rééducation fonctionnelle, la kinésithérapie et les thérapies comportementales sont souvent associées pour optimiser les résultats et prévenir les récidives ;
- Les traitements chirurgicaux (neurochirurgie, orthopédie, neurostimulation profonde) peuvent être indiqués dans les cas les plus sévères et résistants aux autres thérapies.
La prévention du torticolis repose sur des mesures d’hygiène de vie et des conseils ergonomiques :
- Maintenir une posture correcte et ergonomique au travail, à la maison et pendant les activités de loisirs ;
- Adopter un oreiller et un matelas adaptés à sa morphologie et à ses besoins de soutien ;
- Pratiquer régulièrement des exercices de stretching, de relaxation et de renforcement musculaire ;
- Eviter les mouvements brusques, les efforts excessifs et les expositions prolongées au froid ;
- Consulter un médecin en cas de douleurs récurrentes, de troubles du sommeil, de stress ou de problèmes de santé pouvant favoriser le torticolis.
Le torticolis est un mal de cou fréquent et généralement bénin, mais qui mérite une attention particulière en raison de ses causes variées et de ses possibles complications. Une prise en charge médicale adaptée et des mesures préventives ciblées permettent de traiter efficacement le torticolis et d’améliorer la qualité de vie des personnes concernées. N’hésitez pas à consulter un professionnel de santé en cas de doute ou de persistance des symptômes.