Contrairement aux salariés, les indépendants ne bénéficient pas automatiquement du 2e pilier. À la retraite, ils disposent uniquement des revenus issus du 1er pilier, tout juste suffisants pour couvrir le minimum vital. S’ils souhaitent garder leur niveau de vie, ils ont besoin d’établir un plan de prévoyance, qui peut inclure un 3e pilier.
Travailleur indépendant : définition et implications
De manière générale, on appelle travailleur indépendant toute personne travaillant à son compte et en son nom, et qui endosse donc les responsabilités économiques relatives à son activité.
Le statut de travailleur indépendant est accordé par la caisse de compensation, suite à une déclaration. Il faut effectuer cette déclaration après avoir démarré son activité indépendante. La caisse peut ainsi vérifier si l’activité réunit tous les critères requis pour obtenir le statut d’indépendant.
Le travailleur indépendant doit s’inscrire à une caisse Assurance vieillesse/survivants (AVS). Cela permet de bénéficier d’une rente couvrant le minimum vital à la retraite ou de faire bénéficier le minimum vital à son conjoint et ses enfants survivants en cas de décès. Puisqu’il n’est pas salarié en entreprise, le travailleur indépendant n’est pas affilié à une caisse de pension par un employeur. De ce fait, il est privé du 2e pilier. Toutefois, il peut toujours souscrire à un 2e pilier à titre facultatif, en payant l’intégralité de ses cotisations.
Enfin, comme tout travailleur, il peut souscrire à un 3e pilier 3a lié. S’il en a les possibilités, il peut également ouvrir un 3e pilier 3b libre.
Utilité du 3e pilier pour l’indépendant
Sachant qu’a priori, il ne cotise pas au 2e pilier, l’indépendant gagne à souscrire à un 3e pilier afin de compléter ses revenus à la retraite. Et même s’il cotise au 2e pilier à titre facultatif, une prévoyance privée permet de garder un niveau de vie confortable à la retraite, et de mieux protéger ses proches. En effet, en cas de décès ou d’invalidité, les bénéficiaires touchent le capital prévu à cet effet dans le contrat du 3e pilier.
Le 3e pilier 3a donne lieu à des déductions d’impôt. Le 3e pilier 3b libre permet pour sa part de réaliser un placement en vue de financer des projets personnels.
Fonctionnement des trois piliers pour l’indépendant
S’il souscrit à un 3e pilier lié, le travailleur indépendant peut cotiser à la limite du plafond annuel, soit jusqu’à 20 % de son revenu annuel pour un revenu maximum de 34 128 CHF. S’il est affilié à une caisse de pension (2e pilier), le plafond annuel des cotisations du pilier 3a s’établit à 6826 CHF. Par ailleurs, le 3e pilier 3a permet de bénéficier de déductions d’impôts intéressantes.
Toutefois, si l’indépendant choisit de souscrire un 2e pilier, il va également bénéficier d’une réduction d’impôt. En effet, les cotisations qu’il paie lui-même entièrement sont déductibles des revenus imposables. Cela représente un avantage appréciable si l’activité génère un important chiffre d’affaires.
Pour compléter la rente AVS, l’indépendant a le choix entre plusieurs plans de prévoyance :
- Ajouter un 2e pilier, qui représente des cotisations onéreuses, mais permet d’assurer la famille en cas de décès ou d’invalidité.
- Ajouter un 3e pilier 3a et/ou un 3e pilier 3b. Pour un pilier 3a lié sans 2e pilier, l’indépendant bénéficie d’avantages fiscaux propres à son statut.
- Ajouter à la fois un 2e et un 3e pilier. Dans ce cas, les avantages fiscaux appliqués sont similaires à ceux des salariés. Ce qui implique une déduction fiscale moins importante.
Il est nécessaire pour un travailleur indépendant de mettre en place un plan de prévoyance efficace. Le 3e pilier indépendant est souvent moins contraignant qu’un 2e pilier, mais les avantages concrets dépendent de la situation de chacun. Il est plus prudent de s’adresser à un expert avant de prendre une décision, car la prévoyance est un engagement sur le long terme.